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On met des majuscules sur les mots importants, intéressants, valorisants, les lettres qui forment des jolies paroles, qui, ici et là forment des poèmes et des proses, des jolis textes qui s'embellissent à l'aide d'éducation et de pouvoir, la société veut le pouvoir, le pouvoir est donné aux jeunes gens toujours couvés par leurs parents, ses adultes qui pensent, chantent, fredonnent des paroles de musique, de poème, des chansons pour les belles oreilles du vent, un gazouillis produit d'une bouche humaine, mais les parents, ça ne prend pas le temps, de s'abaisser et de demander à l'enfant s'il va bien, oh oui, ne t'inquiète pas, c'est un ange, elle va survivre, laissée dans la maison, à l'école, envoyée, éparpillée, divisée pour qu'elle soit mieux transportée : naviguer, c'est parce qu'on est éduqué qu'on peut faire ce qu'on veut, c'est ce que maman disait, c'est ce que papa hurlait quand tu ne voulais pas aller à l'école, naviguer, c'est le pouvoir de tout quitter, toi t'aimes ça,

dans son petit bateau, celui qui flotte dans le bain, celui tout doré parce que tes parents le trouvaient plus attirant, plus digne de leur richesse, parce que l'argent, c'est important, et leur fille devrait tout savoir sur cette monnaie provenant du ciel, la même qui brille chaque nuit au-dessus des têtes, tout le monde cherche une réponse, mais qui, qui a dit que c'était plus, plus qu'un énoncé, plus qu'une parole ou un mot ou une phrase dans laquelle on place une... une réponse, deux réponses, trois réponses,

apprendre à compter, c’est bien, mais apprendre à dépenser ; c’est mieux, les chiffres ; c’est pour mieux voir la réalité, voir le nombre de ZÉROS, qui s’ajoutent après un beau gros NEUF, parce que UN c’est trop peu, et DEUX c’est trop commun, trop moyen, pas assez riche, riche parce que c’est le seul moyen de vivre dans cet endroit, parce que les parents vont au boulot, pour ramener ses chiffres au foyer, celui qui donne de la nourriture sur la table, celui qui donne des vêtements sur les épaules frêles du corps d’une enfant de TROIS,

ZÉRO, UN, DEUX, TROIS, tu as appris à compter, tes parents sont contents et maintenant, tu comptes pour eux, oui, tu énumères les chiffres d'UN à NEUF, tu as CINQ et tu comptes jusqu'aux étoiles, le soir, tu pointes ton doigt vers les cieux qui s'illuminent pour tes yeux DORÉS, BRUNS, VERTS, BLEUS et toutes les autres couleurs que tu as apprises à connaître, connaître parce que la connaissance est source de pouvoir, pouvoir parce que tu as été enseignée de devenir puissante, tu croyais être importante aux deux personnes qui dirigent ta vie, mais eux, ils veulent le VERT; dans leurs poches, prendre un bain dedans, s'essuyer avec, s'en foutre du montant, être ami de la banque, être le banquier, le seul propriétaire du coffre, celui rempli de billets tous aussi ternes que brillants, parce que pour eux, les diamants, c'est normal, leurs cœurs sont devenus salis, brunit, flétris, personne ne comprend pourquoi ils s'aiment, ils ne présentent pas de signes d'affection, parce qu'eux, ils sont mariés, oui, leur mariage a été grandiose, les mots « je t'aime » ont été prononcés, mon Dieu, pardonnez-moi pour mes offenses,

l'argent, c'est la plus nocive des drogues, elle prend toute la place dans les pensées et pour s'en débarrasser, on doit le tirer par les fenêtres, son père était un pro pour ce genre de choses, les filles étaient son attraction favorite et quand maman l'a découvert, elle a pris UN, DEUX… NEUF et elle s'est tirée pendant plusieurs jours, elle est revenue juste après QUATRE et elle a reconnu que sa fille était assez vieille pour comprendre tout ce qui se passait, son père était un taré, sa mère une avare de VERT, et c'est comme ça qu'elle a connu Scar, elle a reçu de l'affection et c'est quand il est parti qu'elle a réalisé que NEUF n'est qu'un chiffre et que VERT n'est qu'une couleur.

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SASHA MELNYCHUCK ＊ QUARTZ

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＊ CHEVEUX D'OR